Étude comparative des caractéristiques tumorales et thérapeutiques des cancers du sein observés chez les femmes pré-ménopausées exposées ou non à un dispositif intra utérin au lévonorgestrel à 52 mg, issues d’une cohorte prospective...
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Fleury Audrey
Directeur : Mathelin Carole
Composante : MEDECINE
Date de création : 26-09-2019
Description : Médecine. Gynécologie médicale, Introduction : le cancer du sein (CS) est le cancer le plus fréquent de la femme dans le monde. Environ 20 % des nouveaux cas et 7 % des décès par CS concernent des femmes de moins de 50 ans. Du fait de la médiatisation du risque thrombo-embolique, la méfiance envers la pilule oestro-progestative incite les jeunes femmes à se tourner vers d’autres moyens de contraception tels que les dispositifs intra-utérins au cuivre ou avec imprégnation locale de lévonorgestrel (DIU-LNG). Pourtant, des études épidémiologiques récentes ont montré une augmentation significative du risque de CS après exposition au DIU-LNG, avec un risque relatif de 1,21 (IC95% 1,11-1,33). Le but de ce travail était de déterminer si les caractéristiques tumorales et thérapeutiques du CS étaient influencées par l’exposition à un DIU-LNG. Matériels et méthodes : cette étude de cohorte prospective monocentrique a inclus toutes les patientes traitées aux HUS de Strasbourg pour un cancer invasif entre le 01/01/2006 et le 31/12/2017, ayant un âge compris entre 35 et 50 ans. Résultats : 1435 patientes ont été incluses dans l’étude : 92 patientes du groupe DIU-LNG et 1343 patientes dans le groupe témoin (T). L’âge moyen était de 44,7 ans dans le groupe DIU-LNG et de 44,6 ans dans le groupe T. Le taux de récepteurs aux oestrogènes positifs dans la population DIU-LNG était plus faible que dans la population T, respectivement de 71,4 % et 82,1 % (p=0,012). Les tumeurs présentaient également un index de prolifération Ki-67 plus élevé dans le groupe DIU-LNG, avec une valeur moyenne de 35,8 % versus 27,8 % dans le groupe T (p=0,015). Il a été retrouvé plus de phénotype triple négatif dans le groupe DIU-LNG avec un taux de 22,1 % versus 11,0 % dans le groupe T (p=0,03). Le groupe DIU-LNG était plus souvent traité par chimiothérapie que le groupe T, respectivement 83,7 % versus 74,0 % (p = 0,039), et bénéficiaient moins d’hormonothérapie (70,6 % versus 82,2%, p=0,012). Discussion : notre revue de la littérature a retrouvé trois études qui se sont intéressées au profil tumoral des CS chez les femmes exposées ou non au DIU-LNG. Conformément à notre étude, une étude cas-témoins n’a pas retrouvé de différence entre les deux groupes en terme de taille tumorale et d’atteinte ganglionnaire. Par contre, une étude cas-témoins a confirmé une augmentation de prévalence de cancer de phénotype triple négatif chez les femmes exposées au DIU-LNG, qui représente le sous-type moléculaire le plus péjoratif. Comme dans l’étude de cohorte rétrospective, nous retrouvions plus de chimiothérapie dans le groupe DIU-LNG. Les mécanismes physiopathologiques ne sont pas clairement élucidés, mais nos données, en concordance avec celles de la littérature, nous incitent à la prudence. Conclusion : au total, les CS survenant après DIU-LNG présentent des caractéristiques tumorales et thérapeutiques plus agressives. Nous proposons d’étudier en analyse moléculaire ces 92 tumeurs mammaires afin de comprendre l’impact du DIU-LNG sur le CS., Introduction: Breast cancer (BC) is the most common cancer for women in the world. About 20% of new cases and 7% of deaths by BC involve women under 50 years old. The media coverage of thromboembolic risks has brought women to distrust the oestro-progestative pill, encouraging them to turn to other means of contraception such as copper or levonorgestrel-impregnated intrauterine devices (LNG-IUD). However, recent epidemiological studies have shown a significant increase in the risk of BC after exposure to a LNG-IUD, with a relative risk of 1.21 (95% CI 1.11-1.33). The aim of this work was to determine if the tumor and therapeutic characteristics of BC were influenced by exposure to a LNG-IUD. Materials and methods: This prospective single-centered cohort study included all patients treated by the Strasbourg university hospital for invasive cancer between 01/01/2006 and 31/12/2017, ranging in age from 35 to 50 years old.Results: 1435 patients were included in the study: 92 patients in the LNG-IUD group and 1343 patients in the control (C) group. The average age was 44.7 years in the LNG-IUD group and 44.6 years in the C-group. The rate of positive estrogen receptors in the LNG-IUD population was lower than in the C population, respectively 71,4% and 82.1% (p = 0.012). The tumors also had a higher Ki-67 proliferation index in the LNG-IUD group, with an average value of 35.8% versus 27.8% in the C group (p = 0.015). More triple negative phenotype was found in the LNG-IUD group at 22.1% versus 11.0% in the C group (p = 0.03). The LNG-IUD group was more often treated with chemotherapy than the C group, respectively 83.7% versus 74.0% (p = 0.039), and benefited less from hormone therapy (70.6% versus 82.2%, p = 0.012). Discussion: Our literature review found three studies that looked at the tumor profile of BC in women exposed or not to the LNG-IUD. In compliance with our study, a case-control study did not find any difference between the two groups in terms of tumor size and ganglionic involvement. However, a case-control study confirmed an increase in the prevalence of triple negative phenotype cancers in women exposed to the LNG-IUD, which is the most pejorative molecular subtype. As in the retrospective cohort study, we found more chemotherapy in the LNG-IUD group. The physio-pathological mechanisms are not clearly understood, but our data, in agreement with that of the literature, encourages us to be cautious. Conclusion: In total, breast cancers occurring after LNG-IUD have more aggressive tumor and therapeutic characteristics. We propose to study in molecular analysis these 92 mammary tumors in order to understand the impact of the LNG-IUD on BC.
Mots-clés libres : Sein -- Cancer, 617.6, Dispositifs intra-utérin, Lévonorgestrel
Couverture : FR
Directeur : Mathelin Carole
Composante : MEDECINE
Date de création : 26-09-2019
Description : Médecine. Gynécologie médicale, Introduction : le cancer du sein (CS) est le cancer le plus fréquent de la femme dans le monde. Environ 20 % des nouveaux cas et 7 % des décès par CS concernent des femmes de moins de 50 ans. Du fait de la médiatisation du risque thrombo-embolique, la méfiance envers la pilule oestro-progestative incite les jeunes femmes à se tourner vers d’autres moyens de contraception tels que les dispositifs intra-utérins au cuivre ou avec imprégnation locale de lévonorgestrel (DIU-LNG). Pourtant, des études épidémiologiques récentes ont montré une augmentation significative du risque de CS après exposition au DIU-LNG, avec un risque relatif de 1,21 (IC95% 1,11-1,33). Le but de ce travail était de déterminer si les caractéristiques tumorales et thérapeutiques du CS étaient influencées par l’exposition à un DIU-LNG. Matériels et méthodes : cette étude de cohorte prospective monocentrique a inclus toutes les patientes traitées aux HUS de Strasbourg pour un cancer invasif entre le 01/01/2006 et le 31/12/2017, ayant un âge compris entre 35 et 50 ans. Résultats : 1435 patientes ont été incluses dans l’étude : 92 patientes du groupe DIU-LNG et 1343 patientes dans le groupe témoin (T). L’âge moyen était de 44,7 ans dans le groupe DIU-LNG et de 44,6 ans dans le groupe T. Le taux de récepteurs aux oestrogènes positifs dans la population DIU-LNG était plus faible que dans la population T, respectivement de 71,4 % et 82,1 % (p=0,012). Les tumeurs présentaient également un index de prolifération Ki-67 plus élevé dans le groupe DIU-LNG, avec une valeur moyenne de 35,8 % versus 27,8 % dans le groupe T (p=0,015). Il a été retrouvé plus de phénotype triple négatif dans le groupe DIU-LNG avec un taux de 22,1 % versus 11,0 % dans le groupe T (p=0,03). Le groupe DIU-LNG était plus souvent traité par chimiothérapie que le groupe T, respectivement 83,7 % versus 74,0 % (p = 0,039), et bénéficiaient moins d’hormonothérapie (70,6 % versus 82,2%, p=0,012). Discussion : notre revue de la littérature a retrouvé trois études qui se sont intéressées au profil tumoral des CS chez les femmes exposées ou non au DIU-LNG. Conformément à notre étude, une étude cas-témoins n’a pas retrouvé de différence entre les deux groupes en terme de taille tumorale et d’atteinte ganglionnaire. Par contre, une étude cas-témoins a confirmé une augmentation de prévalence de cancer de phénotype triple négatif chez les femmes exposées au DIU-LNG, qui représente le sous-type moléculaire le plus péjoratif. Comme dans l’étude de cohorte rétrospective, nous retrouvions plus de chimiothérapie dans le groupe DIU-LNG. Les mécanismes physiopathologiques ne sont pas clairement élucidés, mais nos données, en concordance avec celles de la littérature, nous incitent à la prudence. Conclusion : au total, les CS survenant après DIU-LNG présentent des caractéristiques tumorales et thérapeutiques plus agressives. Nous proposons d’étudier en analyse moléculaire ces 92 tumeurs mammaires afin de comprendre l’impact du DIU-LNG sur le CS., Introduction: Breast cancer (BC) is the most common cancer for women in the world. About 20% of new cases and 7% of deaths by BC involve women under 50 years old. The media coverage of thromboembolic risks has brought women to distrust the oestro-progestative pill, encouraging them to turn to other means of contraception such as copper or levonorgestrel-impregnated intrauterine devices (LNG-IUD). However, recent epidemiological studies have shown a significant increase in the risk of BC after exposure to a LNG-IUD, with a relative risk of 1.21 (95% CI 1.11-1.33). The aim of this work was to determine if the tumor and therapeutic characteristics of BC were influenced by exposure to a LNG-IUD. Materials and methods: This prospective single-centered cohort study included all patients treated by the Strasbourg university hospital for invasive cancer between 01/01/2006 and 31/12/2017, ranging in age from 35 to 50 years old.Results: 1435 patients were included in the study: 92 patients in the LNG-IUD group and 1343 patients in the control (C) group. The average age was 44.7 years in the LNG-IUD group and 44.6 years in the C-group. The rate of positive estrogen receptors in the LNG-IUD population was lower than in the C population, respectively 71,4% and 82.1% (p = 0.012). The tumors also had a higher Ki-67 proliferation index in the LNG-IUD group, with an average value of 35.8% versus 27.8% in the C group (p = 0.015). More triple negative phenotype was found in the LNG-IUD group at 22.1% versus 11.0% in the C group (p = 0.03). The LNG-IUD group was more often treated with chemotherapy than the C group, respectively 83.7% versus 74.0% (p = 0.039), and benefited less from hormone therapy (70.6% versus 82.2%, p = 0.012). Discussion: Our literature review found three studies that looked at the tumor profile of BC in women exposed or not to the LNG-IUD. In compliance with our study, a case-control study did not find any difference between the two groups in terms of tumor size and ganglionic involvement. However, a case-control study confirmed an increase in the prevalence of triple negative phenotype cancers in women exposed to the LNG-IUD, which is the most pejorative molecular subtype. As in the retrospective cohort study, we found more chemotherapy in the LNG-IUD group. The physio-pathological mechanisms are not clearly understood, but our data, in agreement with that of the literature, encourages us to be cautious. Conclusion: In total, breast cancers occurring after LNG-IUD have more aggressive tumor and therapeutic characteristics. We propose to study in molecular analysis these 92 mammary tumors in order to understand the impact of the LNG-IUD on BC.
Mots-clés libres : Sein -- Cancer, 617.6, Dispositifs intra-utérin, Lévonorgestrel
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/238398110
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-81385
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-81385
Type de ressource : Ressource documentaire