Étude de l’utilisation des défibrillateurs automatiques externes par un témoin lors d’un arrêt cardio-respiratoire en pré-hospitalier dans le Haut-Rhin – Intérêt de la géolocalisation en régulation médicale
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Pellicoro Laura
Directeur : Vilbois Emmanuel
Composante : MEDECINE
Date de création : 25-10-2018
Description : Médecine générale, Introduction : chaque année, 40 000 à 60 000 français meurent d'un arrêt cardio-respiratoire (ACR). Le pronostic demeure à ce jour très sombre avec un taux de survie d'environ 6%. Plusieurs études nationales et internationales ont prouvé l'efficacité de la défibrillation précoce dans l'amélioration de la survie et de la qualité de vie à long terme. Dans ce contexte et depuis la législation de 2007 autorisant l'utilisation d'un défibrillateur automatique externe (DAE) par le public, de nombreux défibrillateurs ont été implantés sur le territoire français. Dans le Haut-Rhin on dénombre 781 DAE, pour une superficie de 3 525,17 km ², soit 0.22 DAE/km ². L'objectif de cette étude est de mesurer la prévalence de l'utilisation des DAE par le public lors d'un arrêt cardiorespiratoire extrahospitalier (ACEH) survenant dans le Haut-Rhin en comparaison avec les données nationales afin d'évaluer les pratiques professionnelles locales et de mettre en place des mesures correctives. Méthode : Cette étude rétrospective monocentrique s'est déroulée sur une période de deux ans du 01/07/2015 au 30/06/2017, dans le département du Haut-Rhin (68) d'une manière comparative avec les données nationales recueillies par l'intermédiaire du registre électronique national des arrêts cardiaques (RéAC) sur les mêmes périodes. Les critères d'inclusion étaient tout ACR extra hospitalier survenant en présence d'un témoin avec une indication à une réanimation cardio-pulmonaire et avec un âge supérieur ou égal à 8 ans. Résultats : Au total, 673 patients ont été inclus dans l'étude, avec des caractéristiques intrinsèques différentes de la population nationale définie par une population plus jeune et plus majoritairement constituée d'hommes. Les résultats obtenus démontrent que le taux d'utilisation des DAE dans le Haut-Rhin est statistiquement inférieur à celui des données nationales (3.12% vs 6.4% IC 95% [1.99-4.81] p-value-2.2e-16). Concernant le taux de retour à une activité cardiaque (RACS), on ne retrouve pas de différence significative par rapport aux données nationales (22% vs 19.6% IC 95% [19.04, 25.46] p-value=0.1078). Il en est de même pour le taux de survie à l'admission à l'hôpital qui ne présente pas de différence significative (16.3% vs 14.9% IC 95% [14.23, 20.17] p-value=0.1435). Le taux de survie à J30 de notre étude s'élève à environ 4%, ce qui est dans la moyenne basse des différentes études nationales et internationales. Dans la moitié des ACR survenus dans la période d'inclusion (50%), un DAE était disponible à moins de 500 mètres. Le temps de trajet en voiture jusqu'au DAE le plus proche était de moins de 2 minutes dans 62% des cas, et de moins de 2 minutes à pied dans 15% des cas. L'accessibilité du DAE le plus proche est optimale avec un taux de 85%. L'indication de la localisation du DAE en régulation médicale permet l'augmentation de l'utilisation de ceux-ci jusqu'à 60% mais reste néanmoins très peu indiqué à ce jour de l'ordre de 4% des cas. L'utilisation du DAE par un témoin permet une amélioration du taux de RACS (47% vs 25% p=0.02071) mais aussi du taux de survie à l'admission (42% vs 20% p=0.03793) et à J30 (21% vs 5% p=0.01724). Conclusion : Le Haut-Rhin est doté d'une bonne capacité pour la réalisation d'une réanimation cardio-pulmonaire optimale et ce grâce à la proximité des différentes structures d'urgences médicales et à la collaboration entre les différents groupes d'intervention des secours en pré-hospitalier. Néanmoins, concernant l'utilisation des DAE par le grand public, le Haut-Rhin possède une marge de progression importante qui lui permettrait de dépasser les données nationales. La présence d'une cartographie des DAE disponibles actualisée chaque année est un réel atout pour le territoire et jusqu'alors peu voire non utilisée. La densité en DAE ainsi que leur accessibilité sont optimales, néanmoins leur indication par la régulation médicale n'est pas suffisante. Ces résultats démontrent le réel intérêt de la géolocalisation systématique des DAE en régulation médicale afin d'orienter le témoin, lorsque cela est possible, vers celui-ci et permettre la défibrillation précoce et donc l'amélioration de la survie.
Mots-clés libres : Défibrillateurs, 617.6, Mort subite cardiaque, Médecine - appareils et matériel - utilisation
Couverture : FR
Directeur : Vilbois Emmanuel
Composante : MEDECINE
Date de création : 25-10-2018
Description : Médecine générale, Introduction : chaque année, 40 000 à 60 000 français meurent d'un arrêt cardio-respiratoire (ACR). Le pronostic demeure à ce jour très sombre avec un taux de survie d'environ 6%. Plusieurs études nationales et internationales ont prouvé l'efficacité de la défibrillation précoce dans l'amélioration de la survie et de la qualité de vie à long terme. Dans ce contexte et depuis la législation de 2007 autorisant l'utilisation d'un défibrillateur automatique externe (DAE) par le public, de nombreux défibrillateurs ont été implantés sur le territoire français. Dans le Haut-Rhin on dénombre 781 DAE, pour une superficie de 3 525,17 km ², soit 0.22 DAE/km ². L'objectif de cette étude est de mesurer la prévalence de l'utilisation des DAE par le public lors d'un arrêt cardiorespiratoire extrahospitalier (ACEH) survenant dans le Haut-Rhin en comparaison avec les données nationales afin d'évaluer les pratiques professionnelles locales et de mettre en place des mesures correctives. Méthode : Cette étude rétrospective monocentrique s'est déroulée sur une période de deux ans du 01/07/2015 au 30/06/2017, dans le département du Haut-Rhin (68) d'une manière comparative avec les données nationales recueillies par l'intermédiaire du registre électronique national des arrêts cardiaques (RéAC) sur les mêmes périodes. Les critères d'inclusion étaient tout ACR extra hospitalier survenant en présence d'un témoin avec une indication à une réanimation cardio-pulmonaire et avec un âge supérieur ou égal à 8 ans. Résultats : Au total, 673 patients ont été inclus dans l'étude, avec des caractéristiques intrinsèques différentes de la population nationale définie par une population plus jeune et plus majoritairement constituée d'hommes. Les résultats obtenus démontrent que le taux d'utilisation des DAE dans le Haut-Rhin est statistiquement inférieur à celui des données nationales (3.12% vs 6.4% IC 95% [1.99-4.81] p-value-2.2e-16). Concernant le taux de retour à une activité cardiaque (RACS), on ne retrouve pas de différence significative par rapport aux données nationales (22% vs 19.6% IC 95% [19.04, 25.46] p-value=0.1078). Il en est de même pour le taux de survie à l'admission à l'hôpital qui ne présente pas de différence significative (16.3% vs 14.9% IC 95% [14.23, 20.17] p-value=0.1435). Le taux de survie à J30 de notre étude s'élève à environ 4%, ce qui est dans la moyenne basse des différentes études nationales et internationales. Dans la moitié des ACR survenus dans la période d'inclusion (50%), un DAE était disponible à moins de 500 mètres. Le temps de trajet en voiture jusqu'au DAE le plus proche était de moins de 2 minutes dans 62% des cas, et de moins de 2 minutes à pied dans 15% des cas. L'accessibilité du DAE le plus proche est optimale avec un taux de 85%. L'indication de la localisation du DAE en régulation médicale permet l'augmentation de l'utilisation de ceux-ci jusqu'à 60% mais reste néanmoins très peu indiqué à ce jour de l'ordre de 4% des cas. L'utilisation du DAE par un témoin permet une amélioration du taux de RACS (47% vs 25% p=0.02071) mais aussi du taux de survie à l'admission (42% vs 20% p=0.03793) et à J30 (21% vs 5% p=0.01724). Conclusion : Le Haut-Rhin est doté d'une bonne capacité pour la réalisation d'une réanimation cardio-pulmonaire optimale et ce grâce à la proximité des différentes structures d'urgences médicales et à la collaboration entre les différents groupes d'intervention des secours en pré-hospitalier. Néanmoins, concernant l'utilisation des DAE par le grand public, le Haut-Rhin possède une marge de progression importante qui lui permettrait de dépasser les données nationales. La présence d'une cartographie des DAE disponibles actualisée chaque année est un réel atout pour le territoire et jusqu'alors peu voire non utilisée. La densité en DAE ainsi que leur accessibilité sont optimales, néanmoins leur indication par la régulation médicale n'est pas suffisante. Ces résultats démontrent le réel intérêt de la géolocalisation systématique des DAE en régulation médicale afin d'orienter le témoin, lorsque cela est possible, vers celui-ci et permettre la défibrillation précoce et donc l'amélioration de la survie.
Mots-clés libres : Défibrillateurs, 617.6, Mort subite cardiaque, Médecine - appareils et matériel - utilisation
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/232893683
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-72204
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-72204
Type de ressource : Ressource documentaire