Diagnostic de syndrome de Cushing de l'adulte par dosage du cortisol salivaire : thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine, diplôme d'État, mention biologie médicale
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Affejee Samih
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2022
Description : Médecine (biologie médicale), Une hypercortisolémie chronique est responsable, selon sa durée et son intensité, de manifestations cliniques correspondant au syndrome de Cushing (ou « hypercorticisme endogène »). Ces manifestations sont isolément peu spécifiques (hypertension artérielle, diabète, hirsutisme…) et ne suffisent pas à confirmer le diagnostic. Les examens biologiques s'inscrivent précocement dans la démarche diagnostique avec en première intention le dosage du cortisol sérique ou plasmatique, le dosage du cortisol urinaire des 24 heures, un test de freination à la dexaméthasone ou encore le dosage du cortisol salivaire nocturne. Le dosage du cortisol salivaire nocturne est abandonné par de nombreux laboratoires français depuis son déremboursement. A travers une revue de la littérature, nous avons tenté de souligner son importance dans le cadre diagnostic des syndromes de Cushing de l'adulte en abordant chaque étape nécessaire au dosage, du mode de prélèvement salivaire au rendu des résultats de laboratoire, tout en rappelant les bases physiologiques et physiopathologiques de la régulation du cortisol chez l'Homme. D'un point de vue pratique et contrairement aux prélèvements urinaires et sanguins, le cortisol salivaire peut être prélevé simplement par le patient à domicile, en quelques minutes et de manière non-invasive. Sa conservation est aisée et permet un traitement différé au laboratoire. D'un point de vue analytique, les performances des méthodes de dosages du cortisol salivaire ont été nettement améliorées grâce à l'automatisation des techniques d'immunoanalyse qui proposent aujourd'hui une excellente sensibilité et spécificité vis-à-vis du cortisol. La spectrométrie de masse permet par ailleurs de pallier les limitations techniques de l'immunoanalyse automatisée, notamment pour les valeurs extrêmes de cortisol salivaire ou encore pour déceler une contamination du prélèvement par des corticoïdes de synthèse. La robustesse des résultats du dosage du cortisol salivaire nocturne peut être affectée par de nombreux aléas préanalytiques. Pour cela, la répétition des dosages du cortisol salivaire doit être appliquée, comme proposé par l'Endocrine Society. D'autre part, les valeurs seuil proposées dans la littérature varient grandement selon les populations étudiées (sujets sains, suspects d'hypercorticisme, obèses, sujets de différentes ethnies…) mais aussi selon la technique de dosage employée. La mise en place de seuils diagnostiques adaptés aux populations étudiées permettrait de compenser ces différences. Aussi, le choix du seuil permet, selon le ratio sensibilité/spécificité choisi, d'orienter le dosage vers un usage de première ligne (sensible à haute VPN) ou de seconde ligne (spécifique à haute VPP) dans le diagnostic de syndrome de Cushing. Enfin, le dosage du cortisol salivaire n'est aujourd'hui proposé que pour l'étude de la sécrétion basale de l'hormone (à son nadir) mais pourrait à l'avenir être utilisé pour des tests dynamiques (tests de freination à la dexaméthasone), ou encore pour apprécier plus finement le fonctionnement de l'axe corticotrope à l'aide de la CAR ou de la pente cortisolique. Pour l'ensemble de ces raisons, de nouvelles études sont nécessaires d'une part pour établir un consensus homogénéisant les modalités préanalytiques à appliquer ainsi que les techniques de dosage recommandées, et d'autre part pour déterminer des seuils diagnostiques de syndrome de Cushing adaptés aux populations., Chronic hypercortisolemia is responsible, depending on its duration and intensity, of clinical manifestations corresponding to Cushing's syndrome (or "endogenous hypercorticism"). These manifestations are not specific when isolated (arterial hypertension, diabetes, hirsutism, etc.) and are not sufficient to confirm the diagnosis. Biological examinations are used early in the diagnostic process, with first-line measurement of serum or plasma cortisol, measurement of 24-hour urinary cortisol, a dexamethasone suppression test or a late night salivary cortisol measurement. The dosage of late night salivary cortisol has been abandoned by many French laboratories since its delisting. Through a review of the literature, we have tried to emphasize its importance in the diagnostic framework of Cushing's syndrome of the adults by addressing each step necessary for the assay, from the saliva sampling method to the rendering of laboratory results, while recalling the physiological and physiopathological bases of cortisol regulation in humans. From a practical point of view and unlike urine and blood samples, salivary cortisol can be sampled simply by the patient at home, in a few minutes and non-invasively. Its preservation is easy and allows deferred processing in the laboratory. From an analytical point of view, the performance of salivary cortisol assay methods has been significantly improved thanks to the automation of immunoanalysis techniques which now offer excellent sensitivity and specificity towards the cortisol. Mass spectrometry also makes it possible to overcome the technical limitations of automated immunoanalysis, in particular for extreme values of salivary cortisol or to detect a contamination of the sample by synthetic corticosteroids. The robustness of late night salivary cortisol assay results can be affected by many preanalytical hazards. For this reason, repeated salivary cortisol assays should be applied, as proposed by the Endocrine Society. On the other hand, the threshold values proposed in the literature vary greatly according to the populations studied (healthy subjects, suspected hypercorticism, obese, subjects of different ethnic groups, etc.) but also according to the assay technique used. The establishment of diagnostic thresholds adapted to the populations studied would help to compensate these differences. Also, the choice of the threshold value makes possible, according to the chosen sensitivity/specificity ratio, to orient the assay towards first-line use (sensitive for a high NPV) or second-line use (specific for a high PPV) in the diagnosis of Cushing's syndrome. Finally, the measurement of salivary cortisol is only proposed nowadays for the study of the basal secretion of the hormone (at its nadir) but could be used in the future for dynamic tests (dexamethasone suppresion test), or to assess the functioning of the corticotrophic axis more precisely using the CAR or the cortisol slope. For all of these reasons, new studies are needed on the one hand to establish a consensus homogenizing the preanalytical methods to be applied as well as the recommended assay techniques, and on the other hand to determine appropriate diagnostic thresholds for Cushing's syndrome to the populations., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Cushing, Maladie de, LCMS-MS, 616.079, Cushing, Syndrome de, Adénome à ACTH -- Dissertation universitaire, Hydrocortisone, salive, Hypercorticisme
Couverture : FR
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2022
Description : Médecine (biologie médicale), Une hypercortisolémie chronique est responsable, selon sa durée et son intensité, de manifestations cliniques correspondant au syndrome de Cushing (ou « hypercorticisme endogène »). Ces manifestations sont isolément peu spécifiques (hypertension artérielle, diabète, hirsutisme…) et ne suffisent pas à confirmer le diagnostic. Les examens biologiques s'inscrivent précocement dans la démarche diagnostique avec en première intention le dosage du cortisol sérique ou plasmatique, le dosage du cortisol urinaire des 24 heures, un test de freination à la dexaméthasone ou encore le dosage du cortisol salivaire nocturne. Le dosage du cortisol salivaire nocturne est abandonné par de nombreux laboratoires français depuis son déremboursement. A travers une revue de la littérature, nous avons tenté de souligner son importance dans le cadre diagnostic des syndromes de Cushing de l'adulte en abordant chaque étape nécessaire au dosage, du mode de prélèvement salivaire au rendu des résultats de laboratoire, tout en rappelant les bases physiologiques et physiopathologiques de la régulation du cortisol chez l'Homme. D'un point de vue pratique et contrairement aux prélèvements urinaires et sanguins, le cortisol salivaire peut être prélevé simplement par le patient à domicile, en quelques minutes et de manière non-invasive. Sa conservation est aisée et permet un traitement différé au laboratoire. D'un point de vue analytique, les performances des méthodes de dosages du cortisol salivaire ont été nettement améliorées grâce à l'automatisation des techniques d'immunoanalyse qui proposent aujourd'hui une excellente sensibilité et spécificité vis-à-vis du cortisol. La spectrométrie de masse permet par ailleurs de pallier les limitations techniques de l'immunoanalyse automatisée, notamment pour les valeurs extrêmes de cortisol salivaire ou encore pour déceler une contamination du prélèvement par des corticoïdes de synthèse. La robustesse des résultats du dosage du cortisol salivaire nocturne peut être affectée par de nombreux aléas préanalytiques. Pour cela, la répétition des dosages du cortisol salivaire doit être appliquée, comme proposé par l'Endocrine Society. D'autre part, les valeurs seuil proposées dans la littérature varient grandement selon les populations étudiées (sujets sains, suspects d'hypercorticisme, obèses, sujets de différentes ethnies…) mais aussi selon la technique de dosage employée. La mise en place de seuils diagnostiques adaptés aux populations étudiées permettrait de compenser ces différences. Aussi, le choix du seuil permet, selon le ratio sensibilité/spécificité choisi, d'orienter le dosage vers un usage de première ligne (sensible à haute VPN) ou de seconde ligne (spécifique à haute VPP) dans le diagnostic de syndrome de Cushing. Enfin, le dosage du cortisol salivaire n'est aujourd'hui proposé que pour l'étude de la sécrétion basale de l'hormone (à son nadir) mais pourrait à l'avenir être utilisé pour des tests dynamiques (tests de freination à la dexaméthasone), ou encore pour apprécier plus finement le fonctionnement de l'axe corticotrope à l'aide de la CAR ou de la pente cortisolique. Pour l'ensemble de ces raisons, de nouvelles études sont nécessaires d'une part pour établir un consensus homogénéisant les modalités préanalytiques à appliquer ainsi que les techniques de dosage recommandées, et d'autre part pour déterminer des seuils diagnostiques de syndrome de Cushing adaptés aux populations., Chronic hypercortisolemia is responsible, depending on its duration and intensity, of clinical manifestations corresponding to Cushing's syndrome (or "endogenous hypercorticism"). These manifestations are not specific when isolated (arterial hypertension, diabetes, hirsutism, etc.) and are not sufficient to confirm the diagnosis. Biological examinations are used early in the diagnostic process, with first-line measurement of serum or plasma cortisol, measurement of 24-hour urinary cortisol, a dexamethasone suppression test or a late night salivary cortisol measurement. The dosage of late night salivary cortisol has been abandoned by many French laboratories since its delisting. Through a review of the literature, we have tried to emphasize its importance in the diagnostic framework of Cushing's syndrome of the adults by addressing each step necessary for the assay, from the saliva sampling method to the rendering of laboratory results, while recalling the physiological and physiopathological bases of cortisol regulation in humans. From a practical point of view and unlike urine and blood samples, salivary cortisol can be sampled simply by the patient at home, in a few minutes and non-invasively. Its preservation is easy and allows deferred processing in the laboratory. From an analytical point of view, the performance of salivary cortisol assay methods has been significantly improved thanks to the automation of immunoanalysis techniques which now offer excellent sensitivity and specificity towards the cortisol. Mass spectrometry also makes it possible to overcome the technical limitations of automated immunoanalysis, in particular for extreme values of salivary cortisol or to detect a contamination of the sample by synthetic corticosteroids. The robustness of late night salivary cortisol assay results can be affected by many preanalytical hazards. For this reason, repeated salivary cortisol assays should be applied, as proposed by the Endocrine Society. On the other hand, the threshold values proposed in the literature vary greatly according to the populations studied (healthy subjects, suspected hypercorticism, obese, subjects of different ethnic groups, etc.) but also according to the assay technique used. The establishment of diagnostic thresholds adapted to the populations studied would help to compensate these differences. Also, the choice of the threshold value makes possible, according to the chosen sensitivity/specificity ratio, to orient the assay towards first-line use (sensitive for a high NPV) or second-line use (specific for a high PPV) in the diagnosis of Cushing's syndrome. Finally, the measurement of salivary cortisol is only proposed nowadays for the study of the basal secretion of the hormone (at its nadir) but could be used in the future for dynamic tests (dexamethasone suppresion test), or to assess the functioning of the corticotrophic axis more precisely using the CAR or the cortisol slope. For all of these reasons, new studies are needed on the one hand to establish a consensus homogenizing the preanalytical methods to be applied as well as the recommended assay techniques, and on the other hand to determine appropriate diagnostic thresholds for Cushing's syndrome to the populations., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Cushing, Maladie de, LCMS-MS, 616.079, Cushing, Syndrome de, Adénome à ACTH -- Dissertation universitaire, Hydrocortisone, salive, Hypercorticisme
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/265473594
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-335170
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-335170
Type de ressource : Ressource documentaire