Description de l’atteinte articulaire structurale dans le syndrome des antisynthétases : étude multicentrique des radiographies des mains de 48 patients
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Guillochon Cerise
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2020
Description : Médecine (rhumatologie), Introduction et objectif : Le syndrome des antisynthétases (SAS) est une myopathie auto-immune au cours de laquelle une polyarthrite est fréquemment observée. La fréquence, les caractéristiques et les facteurs de risques de l’atteinte articulaire radiographique sont cependant peu décrits, l’objectif de cette étude était de les caractériser. Méthodes : Les patients atteints de SAS (selon les critères de Connors et coll.) qui ont réalisé au moins une radiographie des mains dans leur suivi et qui ne présentaient pas d’anticorps anti-CCP ont été identifiés dans 4 centres français. Les radiographies des mains ont été étudiées par un radiologue expert en imagerie ostéo-articulaire, les lésions typiques de maladie micro-cristalline ou d’arthrose ont été exclues de l’analyse radiographique. Un score de Sharp modifié incluant les articulations interphalangiennes distales (IPD) a été calculé. Elles ont été comparées aux radiographies des mains de 73 patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde (PR) (selon les critères ACR/EULAR 2010). Résultats : 48 patients atteints de SAS ont été inclus. 24 patients (50 %) présentaient au moins une anomalie radiographique. Il s’agissait d’érosions (14,6 % des patients) et de pincements (37,5 %) touchant principalement les articulations métacarpophalangiennes (MCP) et interphalangiennes proximales (IPP), de calcification péri-articulaires (35,4 %) touchant principalement les IPD, et de subluxations (18,8 %). L’âge médian au diagnostic de SAS était plus élevé en cas de lésion radiographique (61 ans, EIQ 54,4-64, vs. 49,5 ans, EIQ 37,5-58, p=0,002). La durée moyenne d’évolution de la maladie (premier symptôme) avant le diagnostic de SAS (4,2 ans vs. 2,3 ans, ns), la durée d’évolution de la maladie (7,3 ans vs. 4,9 ans, ns) et des arthralgies (5,5 ans vs. 3,7 ans) jusqu’à la première radiographie pathologique (ou la dernière normale) tendaient à être plus élevées chez les patients avec atteinte structurale. Ces lésions ont été mises en évidence quelle que soit l’atteinte systémique et la spécificité de l’anticorps antisynthétase, hormis les patients avec anti-PL12 qui n’avaient jamais de lésion radiographique ostéoarticulaire des mains dans cette cohorte (p=0.004). Chez les patients avec pincement et/ou érosion, le score de Sharp combiné était corrélé avec l’évaluation de l’activité de la maladie articulaire par le médecin au dernier suivi (r=0,61, p=0,04), le score de Sharp-pincements avec le nombre de traitements immunomodulateurs entrepris (r=0,46, p=0,04). Les patients présentant une érosion avaient des doses plus élevées de corticostéroïdes à la dernière consultation (8,75 mg, EIQ 5,6-11,3, vs. 0 mg, EIQ 0-5, p=0,03). La présence de calcifications péri-articulaires était spécifique du SAS (Sp = 83 %, IC 95 % 0,7-0,9, p=0,0004) en cas de radiographie pathologique. Conclusion : Cette première étude des caractéristiques radiologiques ostéo-articulaires du SAS basée sur des données « vraie vie » a mis en évidence que la moitié des patients atteints de SAS ont des lésions ostéo-articulaires des mains qui sont associées à une activité articulaire clinique plus importante et un recours à une immunomodulation plus intense. Des calcifications périarticulaires sont une lésion spécifique du SAS par rapport à la PR qui est le principal diagnostic différentiel. Ces résultats ont des conséquences importantes pour le diagnostic, le suivi et la prise en charge des patients atteints de SAS., Introduction and objective: Antisynthetase syndrome (ASS) is an autoimmune myopathy in which polyarthritis is frequently observed. The frequency, characteristics and risk factors of radiographic joint damage are however little described, the objective of this study was to characterize them. Methods: Patients with ASS (according to Connors et al. criteria) with at least one available hand X-ray, and with no positivity of anti-CCP antibody were identified in 4 French centers. Hand X-rays were read by a radiologist experienced in osteoarticular imaging; the typical lesions of microcrystalline arthritis or osteoarthritis were excluded from the radiographic analysis. A modified Sharp score including the distal interphalangeal joints (DIP) was calculated. They were compared to hand X-rays from 73 patients followed for rheumatoid arthritis (RA) (according to ACR / EULAR 2010 criteria). Results: 48 patients with ASS were included. 24 patients (50%) had at least one radiographic abnormality. These were erosions (14.6% of patients) and pinchings (37.5%) mainly affecting the metacarpophalangeal (MCP) and proximal interphalangeal (PIP) joints, periarticular calcification (35.4%) mainly affecting DIP joints, and subluxations (18.8%). The median age at diagnosis of ASS was higher in case of radiographic lesion (61 years, IQR 54,4-64,vs. 49.5 years, IQR 37,5-58, p = 0.002). The average duration of disease (first symptom) before the diagnosis of ASS (4.2 years vs. 2.3 years, ns), the duration of disease (7.3 years vs. 4, 9 years, ns) and arthralgia (5.5 years vs. 3.7 years) up to the first pathological X-ray (or the last normal) tended to be higher in patients with structural impairment. These lesions were found regardless of the systemic involvement and the specificity of the antisynthetase antibody, except for patients with anti-PL12 who never had an osteoarticular radiographic lesion in this cohort (p = 0.004). In patients with pinching and / or erosion, the combined Sharp score was correlated with the physician evaluation of articular disease activity at last follow-up (r = 0.61, p = 0.04), and the Sharp-pinching score with the number of immunomodulatory treatments undertaken (r = 0.46, p = 0.04). Patients with erosion took higher doses of corticosteroids at last follow-up (8.75 mg, IQR 5.6-11.3, vs. 0 mg, IQR 0-5, p = 0.03). The presence of periarticular calcifications was specific for ASS (Sp = 83%, 95%CI 0.7-0.9, p = 0.0004) in case of pathological X-ray. Conclusion: This first study of the osteo-articular radiological characteristics of ASS based on “real life” data highlighted that half of the patients with ASS have osteo-articular lesions of the hands, which are associated with a more intense clinical articular activity and a higher use of immunomodulatory drugs. Periarticular calcifications are a specific lesion of ASS compared to RA which is the main differential diagnosis. These results have important consequences for the diagnosis, monitoring and management of patients with ASS.
Mots-clés libres : Maladies musculaires, Maladies autoimmunes, Articulations -- Maladies, Syndrome des antisynthétases, 616.7 Maladies de l'appareil locomoteur
Couverture : FR
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2020
Description : Médecine (rhumatologie), Introduction et objectif : Le syndrome des antisynthétases (SAS) est une myopathie auto-immune au cours de laquelle une polyarthrite est fréquemment observée. La fréquence, les caractéristiques et les facteurs de risques de l’atteinte articulaire radiographique sont cependant peu décrits, l’objectif de cette étude était de les caractériser. Méthodes : Les patients atteints de SAS (selon les critères de Connors et coll.) qui ont réalisé au moins une radiographie des mains dans leur suivi et qui ne présentaient pas d’anticorps anti-CCP ont été identifiés dans 4 centres français. Les radiographies des mains ont été étudiées par un radiologue expert en imagerie ostéo-articulaire, les lésions typiques de maladie micro-cristalline ou d’arthrose ont été exclues de l’analyse radiographique. Un score de Sharp modifié incluant les articulations interphalangiennes distales (IPD) a été calculé. Elles ont été comparées aux radiographies des mains de 73 patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde (PR) (selon les critères ACR/EULAR 2010). Résultats : 48 patients atteints de SAS ont été inclus. 24 patients (50 %) présentaient au moins une anomalie radiographique. Il s’agissait d’érosions (14,6 % des patients) et de pincements (37,5 %) touchant principalement les articulations métacarpophalangiennes (MCP) et interphalangiennes proximales (IPP), de calcification péri-articulaires (35,4 %) touchant principalement les IPD, et de subluxations (18,8 %). L’âge médian au diagnostic de SAS était plus élevé en cas de lésion radiographique (61 ans, EIQ 54,4-64, vs. 49,5 ans, EIQ 37,5-58, p=0,002). La durée moyenne d’évolution de la maladie (premier symptôme) avant le diagnostic de SAS (4,2 ans vs. 2,3 ans, ns), la durée d’évolution de la maladie (7,3 ans vs. 4,9 ans, ns) et des arthralgies (5,5 ans vs. 3,7 ans) jusqu’à la première radiographie pathologique (ou la dernière normale) tendaient à être plus élevées chez les patients avec atteinte structurale. Ces lésions ont été mises en évidence quelle que soit l’atteinte systémique et la spécificité de l’anticorps antisynthétase, hormis les patients avec anti-PL12 qui n’avaient jamais de lésion radiographique ostéoarticulaire des mains dans cette cohorte (p=0.004). Chez les patients avec pincement et/ou érosion, le score de Sharp combiné était corrélé avec l’évaluation de l’activité de la maladie articulaire par le médecin au dernier suivi (r=0,61, p=0,04), le score de Sharp-pincements avec le nombre de traitements immunomodulateurs entrepris (r=0,46, p=0,04). Les patients présentant une érosion avaient des doses plus élevées de corticostéroïdes à la dernière consultation (8,75 mg, EIQ 5,6-11,3, vs. 0 mg, EIQ 0-5, p=0,03). La présence de calcifications péri-articulaires était spécifique du SAS (Sp = 83 %, IC 95 % 0,7-0,9, p=0,0004) en cas de radiographie pathologique. Conclusion : Cette première étude des caractéristiques radiologiques ostéo-articulaires du SAS basée sur des données « vraie vie » a mis en évidence que la moitié des patients atteints de SAS ont des lésions ostéo-articulaires des mains qui sont associées à une activité articulaire clinique plus importante et un recours à une immunomodulation plus intense. Des calcifications périarticulaires sont une lésion spécifique du SAS par rapport à la PR qui est le principal diagnostic différentiel. Ces résultats ont des conséquences importantes pour le diagnostic, le suivi et la prise en charge des patients atteints de SAS., Introduction and objective: Antisynthetase syndrome (ASS) is an autoimmune myopathy in which polyarthritis is frequently observed. The frequency, characteristics and risk factors of radiographic joint damage are however little described, the objective of this study was to characterize them. Methods: Patients with ASS (according to Connors et al. criteria) with at least one available hand X-ray, and with no positivity of anti-CCP antibody were identified in 4 French centers. Hand X-rays were read by a radiologist experienced in osteoarticular imaging; the typical lesions of microcrystalline arthritis or osteoarthritis were excluded from the radiographic analysis. A modified Sharp score including the distal interphalangeal joints (DIP) was calculated. They were compared to hand X-rays from 73 patients followed for rheumatoid arthritis (RA) (according to ACR / EULAR 2010 criteria). Results: 48 patients with ASS were included. 24 patients (50%) had at least one radiographic abnormality. These were erosions (14.6% of patients) and pinchings (37.5%) mainly affecting the metacarpophalangeal (MCP) and proximal interphalangeal (PIP) joints, periarticular calcification (35.4%) mainly affecting DIP joints, and subluxations (18.8%). The median age at diagnosis of ASS was higher in case of radiographic lesion (61 years, IQR 54,4-64,vs. 49.5 years, IQR 37,5-58, p = 0.002). The average duration of disease (first symptom) before the diagnosis of ASS (4.2 years vs. 2.3 years, ns), the duration of disease (7.3 years vs. 4, 9 years, ns) and arthralgia (5.5 years vs. 3.7 years) up to the first pathological X-ray (or the last normal) tended to be higher in patients with structural impairment. These lesions were found regardless of the systemic involvement and the specificity of the antisynthetase antibody, except for patients with anti-PL12 who never had an osteoarticular radiographic lesion in this cohort (p = 0.004). In patients with pinching and / or erosion, the combined Sharp score was correlated with the physician evaluation of articular disease activity at last follow-up (r = 0.61, p = 0.04), and the Sharp-pinching score with the number of immunomodulatory treatments undertaken (r = 0.46, p = 0.04). Patients with erosion took higher doses of corticosteroids at last follow-up (8.75 mg, IQR 5.6-11.3, vs. 0 mg, IQR 0-5, p = 0.03). The presence of periarticular calcifications was specific for ASS (Sp = 83%, 95%CI 0.7-0.9, p = 0.0004) in case of pathological X-ray. Conclusion: This first study of the osteo-articular radiological characteristics of ASS based on “real life” data highlighted that half of the patients with ASS have osteo-articular lesions of the hands, which are associated with a more intense clinical articular activity and a higher use of immunomodulatory drugs. Periarticular calcifications are a specific lesion of ASS compared to RA which is the main differential diagnosis. These results have important consequences for the diagnosis, monitoring and management of patients with ASS.
Mots-clés libres : Maladies musculaires, Maladies autoimmunes, Articulations -- Maladies, Syndrome des antisynthétases, 616.7 Maladies de l'appareil locomoteur
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique
Source(s) :
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/245134549
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-319409
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-319409
Type de ressource : Ressource documentaire