Description du sexisme et des autres violences rencontrés par les femmes internes en médecine générale et répercussions sur la construction de leur identité professionnelle.
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Rinaldo Fanny
Directeur : Fraih Élise, Royant Maude
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-09-2020
Description : Médecine générale, Introduction : l'actualité mondiale de 2017 a mis en lumière les violences sexistes subies par les femmes, jusque-là peu étudiées dans la littérature médicale. Cette étude qualitative a eu pour objectif de décrire le sexisme rencontré par les femmes internes en médecine générale et ses répercussions sur la construction de leur identité professionnelle. Matériels et Méthodes : 16 entretiens semi-dirigés compréhensifs de femmes internes en médecine générale ont été réalisés entre 2018 et 2019. Ils ont bénéficié d'un double codage et d'une analyse par théorisation ancrée. Résultats : les internes dressent le portrait d'un sexisme systémique et structurel. En multipliant les formes insidieuses, celui-ci maintient le flou sur ses contours et s'assure d'une large tolérance en dépit de ses nombreuses répercussions. Les femmes interrogées parviennent généralement à trouver des stratégies d'adaptation, mais restent parfois démunies face aux comportements sexistes, notamment lorsqu'ils émanent de leurs seniors. Les répercussions sont multiples : elles ressentent le besoin de devoir faire leurs preuves plus que leurs collègues masculins et se sentent exclues de certaines prises en charge, ce qui impacte leur bien-être au travail. Le sexisme n'est pas la seule violence rencontrée. Il est décrit comme se mêlant à des violences hiérarchiques non genrées, favorisées par une relation supérieur·e hiérarchique-étudiant·e inégale dans laquelle les internes se sentent parfois dévalorisé·e·s et dominé·e·s. De nombreuses autres discriminations telles que du racisme et de la LGBTQIphobie ont également émaillé leur parcours. Discussion : ces violences, jugées contre-productives pour l'apprentissage et impactant leur santé mentale et physique, restent très répandues et trop peu dénoncées par les internes qui peinent à les nommer et en minimisent la gravité. L'entre-soi médical, encourageant à cacher ses faiblesses sans poser ses limites, participe à la perpétuation de ces comportements, de manière consciente ou non. Conclusion : étudiant·e·s et encadrant·e·s doivent être sensibilisé·e·s à ces violences et apprendre à les identifier, les verbaliser et à y répondre., Introduction : In 2017, medical literature started addressing a topic which had so far rarely been studied: sexist aggressions endured by French women in the medical profession. The present qualitative study aims to describe sexism faced by female general practice (GP) residents, and its repercussions on their professional identity during and after their medical studies. Material and Methods : 16 semi-structured in-depth interviews were conducted with female GP residents between 2018 and 2019. Two researchers coded and analysed the data, based on a thematic, inductive and grounded theory approach. Results : The female GP residents described sexism as systemic and structural. Because of its many and insidious forms, and despite its many negative repercussions, sexism remains largely tolerated. Female residents generally manage to cope and adapt but at times remain helpless when facing sexist behaviour, especially when that behaviour is displayed by their supervisors. The described repercussions include: feeling the need to prove their ability more than their masculine colleagues, being excluded from some procedures or patient care, feeling undermined or anxious. The interviews revealed that sexism is not an isolated aggression female medical students face, but merely one facet of broader hierarchic, non-gender-based aggressions, deriving from unequal student-supervisor relationships where residents sometimes feel unfairly treated and undermined. Many other discriminations such as racism and LGBTQIphobia were described in the residents' curricula. Discussion : Sexism and abuse are impeding the residents' learning processes and sometimes endangering their mental health. They remain however very common and too rarely denounced by residents, who struggle to name them or even downplay their severity. Whether deliberately or not, the medical field as a social group sometimes perpetuates these behaviours, because its main values and codes rather tend to hide insecurities without teaching to draw clear boundaries. Conclusion : Residents and supervisors need to be made aware of these aggressions and of their repercussions. They must learn to identify, name and act upon them.
Mots-clés libres : Sexisme en médecine, 617.6, identité professionnelle, Violence sexiste
Couverture : FR
Directeur : Fraih Élise, Royant Maude
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-09-2020
Description : Médecine générale, Introduction : l'actualité mondiale de 2017 a mis en lumière les violences sexistes subies par les femmes, jusque-là peu étudiées dans la littérature médicale. Cette étude qualitative a eu pour objectif de décrire le sexisme rencontré par les femmes internes en médecine générale et ses répercussions sur la construction de leur identité professionnelle. Matériels et Méthodes : 16 entretiens semi-dirigés compréhensifs de femmes internes en médecine générale ont été réalisés entre 2018 et 2019. Ils ont bénéficié d'un double codage et d'une analyse par théorisation ancrée. Résultats : les internes dressent le portrait d'un sexisme systémique et structurel. En multipliant les formes insidieuses, celui-ci maintient le flou sur ses contours et s'assure d'une large tolérance en dépit de ses nombreuses répercussions. Les femmes interrogées parviennent généralement à trouver des stratégies d'adaptation, mais restent parfois démunies face aux comportements sexistes, notamment lorsqu'ils émanent de leurs seniors. Les répercussions sont multiples : elles ressentent le besoin de devoir faire leurs preuves plus que leurs collègues masculins et se sentent exclues de certaines prises en charge, ce qui impacte leur bien-être au travail. Le sexisme n'est pas la seule violence rencontrée. Il est décrit comme se mêlant à des violences hiérarchiques non genrées, favorisées par une relation supérieur·e hiérarchique-étudiant·e inégale dans laquelle les internes se sentent parfois dévalorisé·e·s et dominé·e·s. De nombreuses autres discriminations telles que du racisme et de la LGBTQIphobie ont également émaillé leur parcours. Discussion : ces violences, jugées contre-productives pour l'apprentissage et impactant leur santé mentale et physique, restent très répandues et trop peu dénoncées par les internes qui peinent à les nommer et en minimisent la gravité. L'entre-soi médical, encourageant à cacher ses faiblesses sans poser ses limites, participe à la perpétuation de ces comportements, de manière consciente ou non. Conclusion : étudiant·e·s et encadrant·e·s doivent être sensibilisé·e·s à ces violences et apprendre à les identifier, les verbaliser et à y répondre., Introduction : In 2017, medical literature started addressing a topic which had so far rarely been studied: sexist aggressions endured by French women in the medical profession. The present qualitative study aims to describe sexism faced by female general practice (GP) residents, and its repercussions on their professional identity during and after their medical studies. Material and Methods : 16 semi-structured in-depth interviews were conducted with female GP residents between 2018 and 2019. Two researchers coded and analysed the data, based on a thematic, inductive and grounded theory approach. Results : The female GP residents described sexism as systemic and structural. Because of its many and insidious forms, and despite its many negative repercussions, sexism remains largely tolerated. Female residents generally manage to cope and adapt but at times remain helpless when facing sexist behaviour, especially when that behaviour is displayed by their supervisors. The described repercussions include: feeling the need to prove their ability more than their masculine colleagues, being excluded from some procedures or patient care, feeling undermined or anxious. The interviews revealed that sexism is not an isolated aggression female medical students face, but merely one facet of broader hierarchic, non-gender-based aggressions, deriving from unequal student-supervisor relationships where residents sometimes feel unfairly treated and undermined. Many other discriminations such as racism and LGBTQIphobia were described in the residents' curricula. Discussion : Sexism and abuse are impeding the residents' learning processes and sometimes endangering their mental health. They remain however very common and too rarely denounced by residents, who struggle to name them or even downplay their severity. Whether deliberately or not, the medical field as a social group sometimes perpetuates these behaviours, because its main values and codes rather tend to hide insecurities without teaching to draw clear boundaries. Conclusion : Residents and supervisors need to be made aware of these aggressions and of their repercussions. They must learn to identify, name and act upon them.
Mots-clés libres : Sexisme en médecine, 617.6, identité professionnelle, Violence sexiste
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/249617765
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-109574
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-109574
Type de ressource : Ressource documentaire